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Un groupe de scientifiques vient de publier, hier 7 janvier, un nouveau rapport baptisé BioInitiative 2012
sur l’impact sanitaire des ondes électromagnétiques de la vie
courante : téléphones portables, combinés DECT, réseaux Wifi, réseaux
Wimax, ordinateurs portables, téléviseurs, lignes à haute tension, etc.
Ce document compile les résultats de 1 800 études scientifiques
réalisées durant les cinq dernières années. Conclusion : « les preuves de risques sanitaires se sont considérablement multipliés depuis 2007 », année de publication du précédent rapport BioInitiative.
Preuve ou pas preuve ?
Ainsi,
selon ce document, les ondes électromagnétiques – micro-ondes et ondes
radio - devraient être classés cancérigènes et les seuils d’exposition
être globalement revus. Les risques biologiques sont multiples et à tous
les niveaux. Ces technologies de transmission favoriseraient le
développement de tumeurs cérébrales malignes (gliomes), de leucémies et
de cancers du sein. Elles altèreraient le développement cérébral des
fœtus et des nouveau-nés et favoriserait le syndrome d’Alzheimer.
Les ondes électromagnétiques
provoqueraient, par ailleurs, un abaissement de la fertilité masculine,
en altérant l’ADN des spermatozoïdes - par le biais par exemple de
téléphones portables enfouis dans une poche de pantalon ou d’ordinateurs
portables posés sur les genoux. Elles auraient même un impact néfaste
sur le développement de l’autisme. « Ce rapport confirme les
risques. Il n’y a désormais plus de doute possible. Il devient urgent
que les pouvoirs publics agissent », estime Etienne Cendrier,
porte-parole de l’association Robin des toits, qui milite contre
l’exposition aux technologies sans fil.
De son côté, la Fédération française des télécoms
(FFT) – qui représente l’industrie des télécoms en France – souligne
que tous les récents rapports des agences de sécurité sanitaire
nationales s'appuient sur les mêmes études scientifiques et tirent la
même conclusion, à savoir qu’il n’y a pas de preuve d’un risque
sanitaire. En France, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES, ex-AFSSET) estimait en 2009 que « les
données issues de la recherche expérimentale disponibles n’indiquent
pas d’effets sanitaires à court terme, ni à long terme de l’exposition
aux radiofréquences ».
Une proposition de loi à l’Assemblée nationale
Dans ce même rapport, l’ANSES trouvait d’ailleurs que le rapport BioInitiative 2007 devait être lu avec prudence : « Il
ne correspond pas à une expertise collective, est de qualité inégale
selon les chapitres et est écrit sur un registre militant ». L’agence nationale devrait publier un nouveau bilan sur le risque sanitaire des ondes électromagnétique d’ici à juin 2013.
Néanmoins, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé, en mai 2011, toutes les ondes radiofréquences comme « peut-être cancérogènes »,
soit en troisième position sur une échelle de cinq. De son côté, le
gouvernement a également préféré adopter une attitude prudente. Dans un
dépliant diffusé en juillet 2012, il recommande d’adopter certains « gestes simples » pour réduire son exposition, comme l’utilisation d’un kit oreillette par exemple.
Par ailleurs, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a déposé le 12 décembre 2012 une proposition de loi
visant à réduire les risques liés aux ondes électromagnétiques. Elle
sera examinée à la fin du mois. Elle propose, entre autres, un
encadrement plus strict du Wifi, une réglementation plus contraignante
sur l’implantation des antennes-relais dont la puissance serait
globalement abaissée, la reconnaissance de l’électro-sensibilité et le
lancement d’une campagne de prévention.
Le débat est donc loin d’être terminé.
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